Claudia Cardinale : voici à quoi ressemble l’icône du cinéma italien à 86 ans
28 října, 2025
Figure énigmatique du grand écran depuis plus de soixante ans, Claudia Cardinale a illuminé le cinéma par une présence magnétique et inoubliable.Elle n’avait pas prévu de devenir l’une des grandes actrices de l’âge d’or : sa marche vers la célébrité a souvent traversé des blessures profondes.Aujourd’hui encore, à 86 ans, survivant à bien des géants d’Hollywood avec lesquels elle a partagé l’affiche, elle confie : «Le cinéma m’a sauvé la vie».Lisez la suite pour redécouvrir cette star et savoir ce qu’elle fait aujourd’hui !Se distinguer de la fouleEn tant qu’icône, Claudia Cardinale a marqué durablement le cinéma italien et international. Son talent, sa beauté et son aisance à changer de registre lui ont permis d’incarner une large palette de personnages marquants.Née en Tunisie de parents italiens, elle étudiait pour devenir enseignante quand, à 18 ans, tout bascule. Cette jeune femme francophone aux cheveux brillants est repérée lors d’un festival du film italien : on la choisit, au milieu de la foule, comme «la plus belle Italienne de Tunisie».

«J’aidais ma mère et des membres du consulat italien à organiser le festival à Tunis. Je regardais les candidates sur scène; je n’étais pas censée y être. Quelqu’un m’a poussée sur le plateau et l’on m’a sacrée la plus belle fille de Tunisie», racontera-t-elle.La récompense est un voyage à la Mostra de Venise : début d’une aventure, avec une pluie d’offres de producteurs.Au départ, elle les refuse. «C’est comme avec un homme : si vous dites “oui” tout de suite, il s’en va vite; si vous dites “non”, il insiste longtemps», expliquait-elle.La raison principale de ses refus : elle est enceinte.Un producteur toutefois s’impose : Franco Cristaldi, figure majeure du cinéma italien des années 1950 à 1990. Séduit par la jeune femme, il lui fait signer un contrat de 18 ans.Un contrat personnel suit : ils se marient. Cristaldi, qui façonne son image d’«équivalent italien de Brigitte Bardot», contrôle tout : rôles, coiffures, poids, sorties mondaines.Sa grossesse est maintenue secrète sur ordre de Cristaldi.Pour le public, l’enfant est présenté comme son «petit frère».Sous sa direction, Cardinale enchaîne des rôles secondaires dans des films italiens et, remarquée pour son jeu, elle devient «la chérie de l’Italie».En 1958, elle décroche un premier rôle dans la comédie romantique Trois étrangers à Rome. Tournant au septième mois d’une grossesse dissimulée, elle sombre dans la dépression et pense au suicide; elle supplie son manageur de rompre le contrat.Au lieu de cela, Cristaldi l’envoie à Londres, loin des journalistes, prétendant qu’elle y apprend l’anglais pour un rôle.En 1975, elle révélera que l’enfant, Patrick, est né d’un viol commis par un inconnu; sa maternité restera secrète jusqu’aux 19 ans du garçon.Vérité douloureuseEn 2017, elle confie au journaliste italien Enzo Biagi la réalité de cette grossesse : «Un homme que je ne connaissais pas, bien plus âgé, m’a forcée à monter dans sa voiture et m’a violée. C’était atroce, mais de cette violence est né mon merveilleux Patrick. Même si c’était très difficile en mère célibataire, je n’ai pas voulu d’avortement».Elle ajoute : «Quand cet homme a appris que j’étais enceinte, il est revenu et m’a ordonné d’avorter. Je n’y ai jamais songé une seconde !»À propos de Cristaldi, maître de sa vie professionnelle et privée, elle déclare : «Avec lui, j’étais presque une employée. Payée au mois pour quatre films par an; je ne l’appelais même pas par son prénom, seulement par son nom. Je me sentais prisonnière; mes parents étaient furieux… Je n’étais pas amoureuse, c’est lui qui m’avait choisie». Elle conclut : «Cristaldi fut sans doute un grand producteur; humainement… mieux vaut ne pas s’y attarder».Leur relation, rompue en 1975, n’entrave pas la carrière de Cardinale.Beauté naturelle, elle débute à l’écran dans Gohar, coproduction franco-tunisienne avec Omar Sharif, et se hisse rapidement parmi les meilleures actrices italiennes.

Suivent des rôles majeurs : Rocco et ses frères (1960), puis, en 1963, Huit et demi aux côtés de Marcello Mastroianni et Le Guépard avec Burt Lancaster. Martin Scorsese citera ces deux œuvres parmi ses douze films préférés.Érigée en «Bardot italienne»Elle gagne Hollywood : elle joue avec David Niven dans La Panthère rose, puis partage l’affiche avec John Wayne et Rita Hayworth dans Le Plus Grand Cirque du monde (1964).Cardinale obtient de grands éloges pour la prostituée qu’elle incarne dans Il était une fois dans l’Ouest (1968), face à des monuments tels qu’Henry Fonda, Jason Robards et Charles Bronson.Mais le public se régale surtout de la voir, elle que l’on surnomme la Bardot italienne, aux côtés de la véritable Brigitte Bardot — amie et rivale — dans La Légende de Frenchie King (1971). La différence entre elles? Cardinale affirme n’avoir jamais tourné nue : «Je trouve plus sensuel de laisser une part d’imaginaire, de suggérer plutôt que de tout montrer».Travailler en Amérique est à la fois grisant et éreintant. Dans Life, qui la qualifie de «plus fascinante star internationale depuis Sophia Loren», elle explique vouloir s’affranchir du système patriarcal hollywoodien. «En Europe, on est moins payés? Tant pis. Je refuse de devenir un cliché».Le temps fait son œuvreSi sa carrière ralentit, Cardinale avoue être heureuse de s’éloigner du regard purement sexuel.«Jeune, mon rêve était d’explorer le monde. Je l’ai fait. Je n’ai jamais posé nue et je n’ai jamais retouché mon visage. Je n’aime pas ça du tout. J’aime rester moi-même; on n’arrête pas le temps», dit-elle.Elle confie aussi : «Je n’ai jamais fait… comment dites-vous?… de lifting. Ma mère me disait : “Attends de vieillir, tu souriras toujours.” C’est vrai. Pourquoi le cacher?»En 1975, elle épouse le réalisateur italien Pasquale Squitieri, avec qui elle restera jusqu’à sa mort en 2017. Le couple a une fille, Claudia.

En 2022, elle dément des rumeurs d’internement forcé. Installée en France, elle déclare : «Je suis près de ma famille, en parfaite santé. Je souhaite à tous un bel été».Aujourd’hui, Claudia Cardinale s’engage activement auprès de l’UNESCO comme ambassadrice de bonne volonté pour la défense des droits des femmes.Une vie intense, mêlant blessures et triomphes. C’est réconfortant de la voir inspirer d’autres femmes; souhaitons-lui de longues années sereines. Quel est votre film préféré avec Cardinale ?